Gilles Cloutier Psychologue
Enfant Opposant

Le trouble oppositionnel avec provocation (TOP)

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Les enfants représentent la plus grande richesse de l’humanité par l’espoir d’un monde meilleur qu’ils portent en eux. Mettre un enfant au monde est en effet la plus grande source de joie qu’il soit donné de connaitre.  Mais paradoxalement, à mesure que l’enfant grandit, il peut arriver qu’il devienne  progressivement une source d’inquiétude ou de désolation.

L’éducation d’un enfant est en effet loin d’être une sinécure. Bien sûr, il y a ce processus de séparation-individuation qui débute vers l’âge de 18 mois et se poursuit pendant quelques années. On appelait cela autrefois la « phase du non ». La croissance et le développement de la personnalité d’un enfant sont par ailleurs des phénomènes d’une grande complexité.

Dans le cadre d’un premier appel téléphonique avec un parent aux prises avec un enfant opposant, il nous est souvent arrivé d’être impressionné par l’abondance de commentaires fournis en réponse à la question : « Quelles sont les difficultés que vous rencontrez avec votre enfant ? ». Immanquablement, nous entendons les mêmes plaintes d’un parent à l’autre :

  • « Mon enfant ne m’écoute pas. Il refuse de faire ce que je lui demande. »
  • « Il est incapable d’accepter un NON! »
  • « S’il se sent contrarié, il fait une crise! »
  • « Parfois, il me regarde dans les yeux et refuse de faire ce que je lui demande en souriant! »
  • « On dirait qu’il s’efforce de gagner sur moi! »
  • « Il lui arrive même de me frapper! »
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Lorsque la conduite d’un enfant commence à échapper ainsi dans sa majeure partie au contrôle parental, il se peut qu’on ait affaire à un « trouble oppositionnel avec provocation ». Tel qu’on peut le lire dans le DSM-IV (manuel de l’American Psychiatric Association où sont définis les critères diagnostiques des troubles mentaux), le trouble oppositionnel est caractérisé par un ensemble de comportements d’opposition, de désobéissance, de provocation et d’hostilité envers les figures d’autorité. Pour être retenus comme significatifs, ces comportements doivent être récurrents et clairement excessifs par rapport à l’âge et au stade de développement de l’enfant. Ainsi, c’est à partir de 6 ou 7 ans qu’on peut davantage observer chez un enfant les manifestations d’un trouble oppositionnel avec provocation. Avant cet âge, il y a de fortes chances qu’il s’agisse de comportements reliés à l’immaturité propre à la petite enfance. La prévalence du TOP est de 5 à 6% dans la plupart des pays industrialisés.

L'Opposition

L’opposition d’un enfant peut s’exprimer de façon passive ou active. Elle est passive si l’enfant omet tout simplement d’accomplir une action qui lui est demandée. Mais elle est active lorsque :

  • l’enfant s’exécute, mais prend trop de temps pour commencer à faire l’action demandée ou encore s’arrête en chemin (comme pour faire son lit par exemple)
  • l’enfant peut aussi refuser de se plier à certaines activités inévitables de la vie quotidienne comme s’approcher de la table pour manger, prendre son bain ou se coucher
  • enfin, l’enfant peut refuser d’exécuter toute demande explicite du parent

La Provocation

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Lorsque le refus de l’enfant de s’exécuter comporte certaines conduites agressives directes ou indirectes, son opposition peut prendre la forme d’une provocation. Ainsi l’enfant :

  • argumente en criant pour éviter de faire ce qu’on lui demande
  • ment ou triche pour ne pas avoir à répondre de ses actes
  • se montre incapable de contrôler son caractère et fait des scènes de colère
  • manque de respect pour ses parents en les couvrant d’injures
  • ou se permet de les frapper